Co-organisé avec Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) dans le cadre du projet « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences », avec le soutien de l’Agence française du dévelopement (AFD) et de l’Ambassade de France au Mexique, ce séminaire a réuni les représentantes de huit collectivités locales d’Amérique latine et des Caraïbes : Bogota (Colombie), Ciudad Juárez (Mexique), Nicoya (Costa Rica) Quilmes (Argentine), Quito (Équateur), Santiago et Villa Alemana (Chili), ainsi que la Fédération dominicaine des municipalités et des universitaires de Cuba et d’Argentine.
Le programme s’est organisé autour de quatre journées thématiques : les violences machistes dans les relations intimes, les violences dans l’espace public, la lutte contre les féminicides et le rôle des diagnostics et observatoires locaux.
Tout au long de ces quatre jours, les participantes ont pu présenter les politiques publiques qu’elles mettaient en place localement dans ces domaines et partager leurs expériences et analyses.
Parmi les sujets abordés, Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis, a présenté le rôle et le fonctionnement de cette institution pionnière, riche d’une expérience de vingt ans ; Alexandra Quintero Benavides, à la tête de la direction pour l’élimination des violences contre les femmes de la ville de Bogota, a quant à elle présenté le fonctionnement du « Système articulé d’alertes précoces pour la prévention du féminicide », tandis que Magela Romero Almodóvar, professeure à l’université de La Havane, a mis en lumière l’expérience pilote à l’échelle communautaire menée dans la capitale cubaine.
Deux représentant⸱es de la ville de Jénine avaient également fait le déplacement depuis la Palestine, afin de présenter le travail engagé depuis un an pour la constitution d’un observatoire des violences envers les femmes.
Plusieurs visites de terrain ont permis de mieux connaître les politiques publiques mises en place par la ville d’Iztapalapa dans le domaine, en particulier le programme de « Chemins pour des femmes libres et en sécurité », qui vise à aménager l’espace urbain pour le rendre plus sûr pour les femmes, notamment via un meilleur éclairage, l’installation de « boutons de panique », ou encore le retrait des facteurs de menaces (véhicules abandonnés, obstacles sur les voies etc.). Depuis 2019, ce sont ainsi près de 217 km de rue qui ont été concernés. Autre dispositif, le programme des « Toujoursvivantes », ou Siemprevivas, qui articule actions de porte-à-porte pour sensibiliser sur les violences faites aux femmes et les lieux d’accueil de jour, proposant accompagnements et activités.
À l’issue de la semaine, un texte d’engagement à poursuivre le travail en réseau a été adopté par l’ensemble des collectivités participantes et appelant d’autres territoires à rejoindre cette dynamique, pour développer un Observatoire international des violences envers les femmes. Un texte qui se conclut sur un mot d’ordre offensif : « Nous te croyons, nous t’écoutons, nous te protégeons et nous voulons être toujours vivantes, toujours libres et toujours égales » !