Habitant du Pré-Saint-Gervais, le photographe Manolo Mylonas a sillonné la Seine-Saint-Denis pendant 4 ans et en a ramené une série de clichés étonnants et surréalistes qu’il a proposé au concours "Zooms" au dernier Salon de la Photo à Paris en novembre dernier.
Assis à la terrasse d’un café du Pré-Saint-Gervais, il s’arrête dans son explication alors qu’un camion portant une bétonnière manque de renverser la table. « Vous voyez, ça c’est une scène qui aurait toute sa place dans ma série sur la Seine-Saint-Denis. Un camion qui passe tellement près d’un personnage que celui-ci pourrait presque actionner la bétonnière comme si c’était une tireuse à bière ».
Manolo Mylonas aime, comme il dit, montrer « la banalité extraordinaire du quotidien ». Ces moments où les contrastes - humain et béton, urbanité et ruralité - entrent en collision pour faire jaillir des étincelles de poésie ou de surréalisme. C’est ce qu’il s’est attaché à faire dans sa série « Tous les jours dimanche », dont la plupart des clichés ont été pris en Seine-Saint-Denis et qui sera présentée à partir du 13 novembre au Salon de la photo à Paris.
On y voit par exemple un couple de personnes âgées danser tendrement sur des décombres ou un homme arroser tranquillement ses fleurs sous un pont d’autoroute.
A 44 ans, ce citoyen du monde - il est né d’un père grec et d’une mère hollandaise - a déjà beaucoup bourlingué : après de premières expériences photo dans la Pologne de Jaruzelski, il a signé plusieurs reportages en Afrique, notamment en Guinée ou au Burkina Faso. Mais il revient régulièrement vers la Seine-Saint-Denis, où il habite depuis 25 ans. Interview réalisée en septembre 2014.