« Alors que le fatalisme a longtemps prévalu, les Sri-Lankais sont de plus en plus nombreux à se lever contre les politiques qui se partagent le pouvoir depuis des dizaines d’années. Et l’élection de Ranil Wickremesinghe n’y changera pas grand-chose.
Le 20 juillet 2022, les parlementaires sri-lankais ont élu Ranil Wickremesinghe président, à une large majorité, pour succéder à Gotabaya Rajapaksa, contraint à la démission par de larges manifestations début juillet. Le vote s’est déroulé avec le décorum hérité de la tradition parlementaire britannique, au sein du nouveau Parlement, inauguré en 1982, isolé au milieu d’un lac, à bonne distance de la capitale et de son agitation.
Dès le lendemain, le nouveau président, après avoir proclamé l’état d’urgence, a fait procéder en pleine nuit à l’évacuation des manifestants qui occupaient pacifiquement le bâtiment de l’ancien Parlement de 1930, au cœur de Colombo, alors qu’ils avaient promis de quitter les lieux le lendemain. Cette action a été menée avec brutalité par les forces spéciales de la police et de l’armée, restées proches du président déchu. »