Plus d’une décennie après la dernière crise alimentaire, la pandémie de covid-19 a de nouveau mis en lumière les dysfonctionnements et l’extrême vulnérabilité du système agro-industriel mondialisé. En dépit des engagements de la communauté internationale à éradiquer la faim dans le monde, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire augmente, les disparités se creusent et la crise écologique s’aggrave, à mesure que le modèle d’agriculture commerciale et productiviste se généralise.
Face à ce constat d’échec, un consensus se fait jour sur la nécessité et l’urgence d’une révision en profondeur des systèmes alimentaires. Mais l’orientation d’une telle transformation fait débat.
Reprenant à leur compte la rhétorique du changement, les grandes firmes agro-industrielles entendent garder le contrôle. Fortes du soutien des puissances agro-exportatrices, elles comptent imposer leur modèle de « révolution doublement verte » et leur approche techno-productiviste dite « durable », comme seule réponse possible au triple défi de la faim, du changement climatique et de la croissance démographique.
Les mouvements paysans et leurs alliés dénoncent cette mainmise. Contre les nouvelles logiques d’accumulation à l’oeuvre, ils en appellent à une démocratisation de la gouvernance internationale et à un changement radical de paradigme : la transition vers un modèle de souveraineté alimentaire qui s’appuie sur des modes de production agroécologiques et réalise le droit à l’alimentation.
A l’occasion de la publication d’Alternatives Sud, le CETRI a organisé un débat en visio-conférence, le 27 janvier dernier.