Inscrit dans une démarche d’innovation, le Département de Seine-Saint-Denis a lancé un projet d’expérimentation de piste cyclable solaire sur le canal de l’Ourcq à Bobigny.
Ce projet est porté à la fois par le Plan Mobilités durables (2016 - 2020) et par le Plan d’action départemental pour la transition écologique (2017 – 2020).
La piste du Canal de l’Ourcq est devenue un axe structurant pour les déplacements domicile-travail à vélo et un itinéraire majeur de vélo-tourisme, avec l’inauguration de l’Eurovéloroute à la maison du parc de la Bergère. Elle fait l’objet d’une attention particulière du Département de la Seine-Saint-Denis en termes d’amélioration continue de la qualité. C’est dans ce cadre qu’a été lancé le projet de piste solaire.
Menée sur le canal de l’Ourcq, l’expérimentation consiste à éclairer la sous-face du pont SNCF à Bobigny qui supporte le passage de la ligne TGV Est et du RER E. Cette zone, éclairée la nuit, est particulièrement sombre de jour et donc peu confortable pour les cyclistes et les piétons. Par ailleurs, en cas de fort ensoleillement, la différence de luminosité entre le passage sous le pont et les berges du canal à ciel ouvert peut engendrer des problèmes de visibilité aux usagers et donc de sécurité. L’éclairage de la sous-face du pont SNCF permet ainsi une circulation des cyclistes et des piétons en toute sécurité.
La piste solaire se matérialise par des dalles photovoltaïques de 1m² posées sur une surface totale de 50m² et incrustées dans le revêtement de la piste cyclable. La zone d’implantation des dalles, située en rive nord du canal et hors zones d’ombre, se caractérise par une exposition maximale au soleil. Leur pose n’a, par ailleurs, pas nécessité de travaux lourds et invasifs, ce qui garantit une possible réversibilité de l’installation à l’issue de son évaluation. Enfin, les dalles développées par l’opérateur sont étudiées pour garantir les meilleures conditions d’adhérence. Les cyclistes et les piétons peuvent donc circuler dessus aisément, sans risque de dérapage.
L’énergie produite par les dalles photovoltaïques alimente l’éclairage sous le pont et le surplus d’énergie sera stocké dans une batterie installée dans une armoire reliée aux dalles. La nuit ou en cas de faible ensoleillement, lorsque les dalles photovoltaïques ne produiront plus d’énergie, l’électricité stockée dans la batterie sera utilisée pour continuer d’alimenter l’éclairage. Lorsque la batterie sera vide, le réseau électrique classique reprendra le relai pour garantir une alimentation permanente de l’éclairage. Au contraire, dans le cas d’une surproduction d’énergie solaire par rapport aux besoins d’éclairement jour et nuit, le surplus sera réinjecté dans le réseau Enedis.
Pour mettre en œuvre cette technologie écologique et innovante en matière de production autonome d’énergie, le Département a fait appel à la société Colas et à son établissement Wattway. La piste solaire du canal de l’Ourcq, première piste cyclable solaire en France à ce jour, a pu bénéficier des dernières avancées technologiques développées par l’entreprise, ces technologies n’ayant été déployées que sur des routes auparavant.
Un totem de communication implanté à côté de la piste informe les usagers sur la quantité d’énergie produite en temps réel et cumulé. Il affiche également une équivalence en jours de consommation électrique moyenne d’un ménage français (hors chauffage), ordre de grandeur permettant de mieux apprécier la quantité d’énergie produite.
Le coût total est de 150 000 € TTC et cette expérimentation fera l’objet d’une évaluation à travers un ensemble d’éléments de bilan et d’indicateurs : pérennité de l’aménagement, quantité d’énergie produite, économies d’énergie réalisées ou encore coûts de gestion de l’installation. L’évaluation devra permettre d’orienter la décision sur un possible essaimage d’une telle solution.