Conduire un projet culturel à l’international en temps de Covid19 !

Publié le par le Centre de Resssources des Partenaires de la Seine-Saint-Denis

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Le Festival des Communes à Ngazidja, aux Comores.

Avec ses partenaires de coopération décentralisée du Gouvernorat de Ngazidja et de l’Association des Maires de Ngazidja (Union des Comores) et avec l’association Africolor, le Département de la Seine-Saint-Denis conduit un projet de Festival culturel à Ngazidja (Union des Comores) intitulé : le Festival des Communes.

Ce festival, soutenu par le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le Département de la Réunion, vise principalement à revivifier la culture singulière des Comores et prend la forme de sélection artistique à l’échelle de l’Ile de Grande Comore (Ngazidja).

Le Festival était prévu en 3 phases : une phase de sélection communale dans les 28 communes de l’Ile, une phase de sélection régionale confrontant les meilleurs artistes de chaque commune, et enfin, une finale insulaire visant à confronter les meilleurs artistes amateurs de l’île devant un large public et à désigner des lauréats.

Ainsi, tout a bien commencé en janvier 2020 avec le lancement officiel et le travail de sensibilisation et concertation mené par l’équipe projet sur place, faisant le tour des 28 communes pour lancer l’organisation et rencontrer tous les acteurs locaux. Et puis, la Covid 19 est arrivée...

Alors que l’équipe projet était au travail depuis à peine deux mois et que le travail de concertation commençait à porter ses premiers fruits, les deux jeunes femmes de l’équipe projet mise à disposition par le Département de La Réunion, partenaire important, ont été rapatriées d’urgence à La Réunion –comme la plupart des français présents– à la demande de l’Ambassade de France.

En même temps, le confinement avait lieu en France, avec la mise en place du télétravail sans forcément que les outils le permettant soit parfaitement au rendez-vous. De plus, les partenaires du projet ne disposaient à cette époque d’aucune visibilité sur le temps et l’ampleur que pourrait prendre cette crise sanitaire. L’ensemble des partenaires du projet ont alors pris la décision de le geler provisoirement –bien sûr en accord avec le bailleur principal qu’est le MEAE– en espérant pouvoir relancer le projet quelques mois plus tard.

Ainsi, l’équipe projet a essayé d’animer ce travail à distance tout en continuant à s’appuyer sur les partenaires comoriens, et notamment l’association Ulanga-Ngazidja, opérateur sur place. Mais le travail à distance ne peut pas remplacer le contact humain. Cela a obligé Ulanga-Ngazidja à passer beaucoup plus de temps que prévu initialement pour essayer de compenser le départ de l’équipe projet et a nécessité que nous réfléchissions à redéployer des moyens pour renforcer les ressources humaines via des renforts locaux.

Malgré ces aléas, et en n’ayant pas pu conduire de nombreuses activités périphériques du Festival, les partenaires du projet ont réussi à mener les sélections communales dans 25 des 28 communes. Une partie de l’équipe de coordination sur place mise à disposition par le département de la Réunion a pu enfin retourner aux Comores en novembre 2020. Cela a permis l’organisation des deux dernières phases –regroupées en une seule pour tenir compte du retard pris- programmées pour janvier 2021.

Tout se passait à peu près bien, l’ensemble de la communication était prête et imprimée, l’ensemble des prestataires techniques (scène et sonorisation notamment) mobilisés, quand, à une semaine de la finale –prévue du 19 au 24 janvier 2021– l’équipe projet a dû tenir compte de l’évolution sanitaire aux Comores avec une reprise assez importante de l’épidémie de Covid-19.

La décision fut dure à prendre mais la situation l’obligeait. Une partie de l’événement a donc été annulée, et une autre a pu être maintenue à huis clos, sans public. La fin de l’événement a été quand à elle reprogrammée en mars –sous réserve de l’évolution de la pandémie-.dernier report va, à nouveau obliger à retravailler le budget, peut-être même à chercher quelques financements complémentaires et posera de nombreux nouveaux problèmes que les partenaires ne mesurent certainement pas encore pleinement.

L’impulsion et l’engouement autour de ce projet aux Comores –dont les partenaires locaux font part– sont déjà une première victoire en soi. Cela renforce la détermination des partenaires à aller au bout, pour le bénéfice des habitants.
A chaque nouveau problème de mise en œuvre, des solutions sont permises grâce à la mobilisation de l’ensemble des partenaires du projet, dont les habitudes de travail au cours du temps et les liens de confiance permettent de dépasser tous ces problèmes.

Oui, ce n’est pas un long fleuve tranquille de conduire un projet à l’international en temps de covid-19, mais à la fin, le virus n’aura pas raison de l’Art et de la culture.

Note : Ce projet comporte de nombreux partenaires techniques ou financiers sans lesquels il ne pourrait pas être mis en œuvre et ce, dans des modalités de coopération assez inédites. Il s’agit du : MEAE, Ambassade de France en Union des Comores, Département de La Réunion, Associations Africolor, Ulanga-Ngazidja et Plateforme des Associations comoriennes de Seine-Saint-Denis, Gouvernorat de Ngazidja, Association des Maires de Ngazidja et bien sur, Département de la Seine-Saint-Denis.

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