En Côte d’Ivoire, privilégier le consommer local et durable

Publié le par le Centre de Resssources des Partenaires de la Seine-Saint-Denis

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En Côte d’Ivoire, comme dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, les besoins nutritionnels de la population, évalués à 1 800 000 tonnes/an pour assurer une alimentation de qualité, sont loin d’être couverts.

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Les ivoiriens consomment deux fois moins de fruits et légumes que nécessaire et 20 % des produits consommés proviennent d’importations, sous-région et Europe (source : Rapport d’expertise, Cirad, février 2019).

Or, la production maraîchère diversifiée du pays est très intéressante sur le plan nutritionnel, en particulier avec les légumes-feuilles, riches en vitamines, protéines, fibres et fer. Les légumes sont la principale source de vitamines et d’oligoéléments pour les populations rurales les plus vulnérables en particulier. Malheureusement, par manque de formation et de contrôle, les petits producteurs utilisent encore massivement des produits chimiques nocifs pour l’environnement et la santé.

Avec l’émergence d’une nouvelle classe moyenne dans les grandes villes comme Abidjan, la demande se transforme et encourage à une production maraîchère plus durable. C’est ainsi que de nombreux producteurs se tournent vers des pratiques agroécologiques, biologiques ou raisonnées et s’organisent, notamment au sein de l’Association Ivoire Éco-Responsable (AIER), coporteuse de ce projet, avec l’association lyonnaise Nitidae.

L’objectif est de développer un label ivoirien agroécologique et/ou biologique, reconnu par les institutions ivoiriennes à l’horizon 2023, à l’instar de ce qui existe déjà ou qui est en voie de développement dans d’autres pays de la sous-région (Burkina Faso, Sénégal, Ghana…).

Présente depuis une quinzaine d’année en Côte d’Ivoire et pionnière en termes de certifications équitables et bio dans le pays, Nitidae bénéficie d’une forte expertise s’agissant les aspects de production, de mise en marché, de montage de filière, de renforcement des organisations paysannes, de conseil aux producteurs, de développement d’itinéraires biologiques ou encore d’appui à la certification biologique. Les activités couvriront une étude de marché pour identifier les marchés porteurs et les habitudes consommateurs, un diagnostic de l’état de lieux des systèmes de production existant auprès de 200 producteurs et la co-construction du label agroécologique et/ou biologique ivoirien avec toutes les parties prenantes, sécurisé par un système participatif de garantie (SPG).

Ce système, particulièrement bien adapté aux marchés locaux et filières courtes, permet un contrôle de qualité par les pairs et les consommateurs eux-mêmes. Le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), le ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) et le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MINEDD) seront étroitement associés à la démarche. Enfin un accompagnement spécifique est prévu afin de soutenir les producteurs dans leur transition biologique et de faire connaître ce nouvel label aux consommateurs.

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