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Grand projet image

Publié le par Direction de l’éducation et de la jeunesse

Mots-clés : image

Le Grand Projet Image (GPI) est d’abord et avant tout un projet culturel construit avec des
partenaires associatifs historiques impliqués dans le secteur cinématographique, et à
partir duquel le Département de la Seine-Saint-Denis a su construire une identité culturelle
repérée. La direction de la culture assure le pilotage en mode projet de cette démarche
ambitieuse, sous l’autorité de la direction générale des services, et sous réserve des validations
politiques nécessaires.

Il s’agit, tout au long de la réflexion partenariale - qui saura agréger tous les points de vue et
notamment ceux d’autres partenaires impliqués dans les domaine de l’éducation artistique et
des arts visuels - d’élaborer une pensée permettant de se nourrir des acquis historiques pour
offrir au Département le cadre dans lequel il puisse élaborer une nouvelle ambition.
Le cinéma est un acquis historique pour la Seine-Saint-Denis. Il est devenu, au fil des 20
dernières années, un enjeu véritablement culturel : en soutenant la création artistique dans des
domaines fragiles économiquement et audacieux artistiquement - le court métrage et le
documentaire - en soutenant des associations départementales engagées en faveur de la
création qui développent des actions de diffusion de ces genres spécifiques, en construisant
une politique d’éducation cinéphilique et d’éducation à l’image, la Seine-Saint-Denis s’est
positionnée sur un segment cinématographique complet, y compris sur la nécessaire
structuration et qualification d’un réseau de salles de cinéma.
Le Département a aussi, en tant qu’opérateur, constitué une collection départementale d’art
contemporain, et assuré des commissariats d’exposition en partenariat avec des villes,
afin de développer la présence de l’art contemporain dans tout le département. La collection
s’est orientée de plus en plus vers l’image, la photographie, et l’art vidéo. Cet aboutissement
se manifeste depuis presque trois ans, dans l’organisation biannuelle d’une exposition
consacrée à l’art vidéo à Saint-Denis, en partenariat avec le musée d’art et d’histoire, et de
grands établissements publics nationaux.
Enfin, le département est riche d’un réseau départemental de salles de cinéma « art et
essai » et « recherche » qui est aujourd’hui un atout dans un monde brutalement
concurrentiel. L’indépendance permet au service public de la culture de s’affirmer, de
développer une ambition forte en matière d’éducation à l’image et de poursuivre des objectifs
culturels singuliers. Pourtant, la richesse des résultats de la politique départementale
largement démontrée par les prix obtenus dans les festivals de repérage de la jeune création,
ainsi que par le nombre d’entrées réalisées ces dernières années dans les salles indépendantes,
est menacée par des évolutions sectorielles. En effet, la diffusion numérique constitue un
changement majeur qui, bien qu’offrant de réelles opportunités culturelles, déstabilise le
secteur de l’exploitation cinématographique. Le renforcement de la concurrence avec
l’implantation de nombreux multiplexes en Seine-Saint-Denis, ou à sa périphérie
parisienne, porte atteinte au modèle historique construit sur un réseau de salles
municipales ou publiques. L’évolution numérique concerne aussi la fabrication des films, la
production et les pratiques artistiques. La réduction progressive des financements destinés à la
GPI -Synthèse du projet artistique, culturel, économique 13/11/14
2/18
création s’impose aujourd’hui dans un contexte international de remise en question du modèle
économique du cinéma. Tous ces éléments concourent à repenser le projet culturel autour
du cinéma.
Ce constat est partagé par les trois associations qui ont accepté de nouer un dialogue profond
avec le Département pour faire émerger le GPI, dont le présent document entend tracer les
contours, base d’un premier accord. Cinémas 93, Périphérie et Côté Court sont trois
associations départementales impliquées qui ont observé les points communs de leur action
pour construire le projet de demain avec les services départementaux. Sortant des clivages
historiques entre genres cinématographiques, ce projet entend partir des points de
convergences pour amplifier les actions existantes et développer un nouveau cadre
d’action qui aura pour objet central l’image en mouvement au sens large – donc le
cinéma, les arts visuels et pourra même, le cas échant, aller jusqu’à la photographie… Il ira à
la rencontre des créateurs, des diffuseurs, des habitants, et nourrira un laboratoire national en
faveur de l’éducation à l’image. Pour renforcer ce volet « Education artistique et
culturelle », une quatrième association aura vocation à rejoindre le projet : Citoyenneté et
Jeunesse.
Le périmètre de l’image travaillée y sera variable selon le champ d’intervention engagé :
cinéma, vidéo pour ce qui concerne les aides à la création ou cercle élargi à d’autres formes
comme l’animation, les médias, les clips ...pour ce qui concerne l’éducation à l’image.
Le GPI, fort de son ancrage culturel, vise également à fédérer les énergies et les
complémentarités autour de l’image. En effet, du cinéma, à la collection départementale d’art
contemporain, en partant de l’atout économique d’un secteur aux fortes retombées, il est
apparu astucieux d’engager un dialogue entre le monde de la culture et de la création, et
entre le monde de la recherche et de l’économie. Bien que les deux secteurs soient très
présents sur le territoire, les rencontres sont rares et les occasions de travailler ensemble quasi
inexistantes à ce jour. Or il y a tout lieu de penser que la démarche conjointe doit pouvoir
nourrir les uns et les autres, réciproquement.
Quoiqu’il en soit, le GPI s’implantera dans un lieu. Si la définition du projet culturel avec sa
dimension économique est un préalable nécessaire à l’élaboration d’un programme
immobilier, des pistes d’implantation ont été identifiées. Il ne fait en tout cas nul doute que
l’une des façons de favoriser la rencontre entre les acteurs de la culture et de l’économie
passe par la vie commune dans un lieu unique, forme d’écosystème susceptible de
favoriser les projets partagés. Le GPI s’inscrira donc dans des modalités de fonctionnement
éminemment poreuses. En tant que lieu ouvert à tout type de publics comme aux
professionnels, le GPI tissera une relation de proximité avec son environnement en
alimentant le territoire et ses acteurs de par sa fonction de lieu ressource.
Le GPI sera un des maillons de la politique culturelle départementale, tête de proue
d’une ambition métropolitaine. Pour autant, il s’inscrit dans une stratégie de partenariats
renforcés avec les institutions régionales, nationales et européennes, en prenant appui sur les
dispositifs nationaux et régionaux pour engranger les participations au financement de cet
ambitieux projet. Les recherches de financement ne devront jamais faire perdre le cap de
l’ambition culturelle d’un projet qui doit aussi trouver des modalités de financement par
l’économique et par le mécénat sans perdre l’objectif majeur de rayonnement territorial et
culturel qui a fait la force de la Seine-Saint-Denis, et qui est son meilleur atout à l’aune de la
nouvelle métropole.

Cette synthèse expose les idées issues d’un travail collaboratif par thème, en commençant par
la création et diffusion, en continuant par l’éducation à l’image suivie par la recherche et
formation pour finir sur le volet économique du GPI.