La Seine- Saint- Denis s’engage aux côtés des habitants de Jérusalem Est, en soutenant le centre social et culturel Al Bustan à Silwan

Publié le par le Centre de Resssources des Partenaires de la Seine-Saint-Denis

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Deux représentantes de Seine-Saint- Denis ont participé à la délégation qui s’est rendue à Jérusalem du 12 au 15 février pour rencontrer l’équipe du centre social et culturel Al Bustan et travailler au prochain triennal du projet.

De 2019 à 2021, le Département a contribué avec 14 autres collectivités françaises au premier programme JER’EST (2019-21) piloté par le Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine (RCDP) avec le soutien de la Direction de l’Action Extérieure des Collectivités territoriales du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce programme visait à la formation de jeunes et le développement des activités au sein du Centre Social et culturel Al Bustan, à Jérusalem Est.
C’est dans ce cadre, qu’une délégation de représentants d’une quinzaine de collectivités françaises accompagnées de l’Ambassadeur de l’Action extérieure des collectivités territoriales, Monsieur Guihaumé, s’est rendue à Jérusalem pour évaluer le projet JER’EST, du 12 au 15 février dernier. Compte –tenu de la priorité accordée aux droits des femmes dans les actions de coopération décentralisée, Pascale Labbé, accompagnée de la Responsable du Service internationale a participé à cette délégation. Le Département, a profité de l’occasion pour se rendre à Djénine, en Cisjordanie et à Saint- Jean d’Accre (Akko) en Israel du 15 au 18 février, afin de rencontrer les partenaires et de travailler sur les projets en cours, après une longue période de pandémie marquée par le travail à distance.

Le Centre social et culturel Al Bustan, un centre social en action dans un quartier en tension

Lors de leur déplacement à Jérusalem, les membres de la délégation ont pu éprouver les difficultés actuelles vécues par les habitants de Jérusalem Est, contribuer à l’évaluation du programme JER’EST avec les habitant.es et participer à la construction de futures axes de travail pour le prochain triennal du programme.
La délégation co-organisée avec les services du Consulat de France à Jérusalem, a également permis de visiter le quartier de Silwan avec les dirigeants du Centre social et culturel Al Bustan, de rencontrer et le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU en Palestine (OCHA), ou encore l’ONG de la Coalition civique pour les droits des Palestiniens à Jérusalem. Ces visites et ces réunions ont permis aux élus et fonctionnaires locaux français présents de prendre la mesure de l’ampleur des violations des droits humains et du droit international humanitaire subies par la population palestinienne de Jérusalem Est. Elles ont également mis en exergue l’importance du programme JER’EST dans ce contexte pour permettre aux habitant.es de se retrouver dans un espace sûr et d’avoir accès à une aide psycho-sociale et à des activités tournées autour de la citoyenneté, du sport et des loisirs.
En effet, en 2021, le bureau des Nations Unies pour la coordination humanitaire a recensé un nombre record de démolitions et de violences vis-à-vis de la population palestinienne. Nombreuses sont les violences qui se déroulent à Jérusalem Est occupée depuis 1967 alors que la communauté internationale la considère comme la capitale d’un futur Etat palestinien.
Silwan où se situe le Centre social et culturel Al Bustan, est reconnu par le Bureau Central des Statistiques israélien comme le quartier le plus pauvre de Jérusalem, selon les indicateurs socio-économiques. Le manque de services publics essentiels et d’infrastructures sociales adéquates y est criant. Les résidents paient d’importantes taxes, mais seule une infime portion est investie en retour pour l’éducation, l’économie, le développement d’infrastructures ou de logements.
De plus, les habitants font face quotidiennement à des expulsions ou à des démolitions de maisons, pour faire place à des colonies illégales selon le droit international et à des projets d’aménagements ou de développement dans le cadre du « Grand Jérusalem ». Cela crée de vives tensions entre communautés. De nombreux enfants ont été arrêtés et détenus, en contradiction avec la Convention internationale des droits de l’enfant.
C’est dans ce contexte qu’a été créé le Centre social et culturel Al Bustan en 2012, réunissant des familles expulsées de leurs logement ou menacées d’expulsion. Le centre social s’est peu à peu consolidé comme un lieu sûr pour les familles et les enfants pouvant se retrouver, recevoir un soutien psycho-social ou pratiquer des activités culturelles et sportives.
Animé par une équipe dynamique et engagée, le centre social et culturel Al Bustan propose désormais à plus d’un millier d’enfants, de jeunes et de familles des activités culturelles, sportives, des camps d’été, du soutien scolaire. Aujourd’hui, il rayonne sur l’ensemble du quartier Silwan (55 000 habitants) où il joue un rôle social, de solidarité et de soutien psychologique auprès des familles alors que s’accélèrent les exactions de l’armée d’occupation envers les populations palestiniennes, les expulsions et les démolitions.

Un prochain triennal qui vise à renforcer le rapprochement entre citoyen.ne.s de Jérusalem et des collectivités françaises impliquées dans le programme
Le Centre social et culturel Al Bustan est un point d’appui primordial et d’espoir pour les jeunes et les familles. L’accueil et la rencontre avec les membres du centre social - des jeunes et des familles pour la plupart d’entre eux - a conforté les collectivités et le RCDP dans leur intérêt de poursuivre, de développer et d’élargir cette coopération dans le quartier Silwan et dans d’autres quartiers de Jérusalem-Est.
La délégation a ainsi permis de parfaire la définition du projet pour le prochain triennal, poursuivant en cela les échanges du mois d’octobre dernier quand les responsables du Centre Al Bustan sont venus en France.
Le deuxième programme triennal JER’EST 2022-24, se fonde sur trois axes : un axe de travail sur l’accompagnement des femmes autour de la question du soin, un axe d’échanges culturels qui culminera avec l’organisation d’un festival Palestinien en France en 2024 et un axe de rencontres de jeunes autour des pratiques sportives et culturelles.
Chaque activité sera mise en place avec les organisations locales des collectivités françaises impliquées afin de donner une dimension d’échanges et de rencontres au programme qui doit également viser à sensibiliser les citoyens sur les droits humains et promouvoir une compréhension objective du conflit israëlo – palestinien.
La Seine- Saint- Denis a proposé de s’inscrire surtout dans l’axe de travail sur les femmes et d’inviter les psychologues et assistantes sociales du Centre Al Bustan aux formations qui seront proposées à Djénine dans le cadre du projet « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violence ».
De plus, un soutien de 15 000 € a été voté à l’unanimité de la Commission permanente du 24 mars dernier, afin de contribuer au prochain triennal du programme.
De nouvelles collectivités ont annoncé leur intérêt pour apporter leur soutien au triennal 2022-24 : Lyon, Corbeil-Essonnes, Poitiers, Colombes, Fontenay-sous- Bois, ou encore d’autres villes de Loire Atlantique, totalisant 21 collectivités locales françaises. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères subventionnera à nouveau le programme pour le même montant que le total des apports des collectivités locales.
En Seine-Saint- Denis, le service international du Département envisage d’organiser un temps de travail avec les collectivités qui soutiennent le programme ou qui envisagent de le faire afin de donner toute sa visibilité à ce projet de coopération décentralisée inédit et de le valoriser au mieux auprès de nos habitants.