« Savoirs savants, savoirs pratiques, savoirs critiques et citoyenneté : quelles perspectives pour les UP aujourd’hui ? » Compte rendu des travaux réalisés à partir de la synthèse prononcée en clôture de nos travaux par Michel TOZZI, de l’Université Populaire de Narbonne.
Le Quatrième Printemps des Universités Populaires alternatives se situant dans le sillage du mouvement initié en 2002 par l’UP de Caen (car il existe d’autres types d’UP), a été organisé par l’Université citoyenne et populaire du 93 (UCP 93), et ouvert par son président, José Tovar, au chef-lieu du département (Bobigny), du 26 au 28 juin 2009.
Il a réuni une cinquantaine de personnes autour de 14 Universités Populaires ( dont une Université Populaire belge, de Bruxelles ) et une dizaine d’associations représentées. Il s’inscrit dans un mouvement qui s’amplifie, puisque de nouvelles UP ne cessent de se créer ( 3 ces derniers mois en Seine-Saint-Denis ), ou vont l’être (comme l’UP de Paris 8, ou l’université du savoir des vieux et vieilles, dite des Babayagas à Montreuil, pour s’en tenir au seul département du 93).
La convivialité était fort présente, notamment pendant les repas, organisés par une association locale de femmes antillaises, et lors d’un spectacle donné le samedi soir par la compagnie « Jolie môme ».
A noter qu’une subvention du Conseil général du 93 et une aide de la municipalité de Bobigny ont permis à l’UCP93 d’assurer l’accueil, la restauration et la logistique générale de ces deux journées sans frais pour les participants, ces deux institutions ayant tenu à marquer par cette aide leur intérêt pour l’éducation populaire.
Un 4ème Printemps des UP pour faire le point et continuer une réflexion :
Alors que l’an dernier l’accent avait été mis sur le partenariat avec les collectivités locales, très discuté pour ne pas tomber dans la subordination face aux questions de subvention, de locaux etc., c’est cette année le partenariat associatif, fortement représenté, qui était valorisé : présence d’associations d’éducation permanente notamment (mais aussi sur la mémoire de la colonisation), dans un département riche de ses traditions de luttes ouvrières mais aussi culturelles ( le 4ème Printemps s’est tenu, comme au 19ième siècle certaines Universités Populaires, dans une bourse du travail ).
S’est confirmée à cette occasion pour la majorité des Universités Populaires une forte dimension politique (l’émancipation individuelle et collective par les savoirs critiques).
Mais politique ne veut pas dire partisan : nombre d’intervenants de ces UP ont été ou sont politiquement engagés à titre personnel, avec les différentes nuances de la gauche : libertaire, communiste, socialiste, NPA… mais l’indépendance de l’association est toujours revendiquée ( à l’exception de la Dyoniversité, UP de St Denis qui ne cache pas ses sympathies pour le mouvement anarchiste ), et l’esprit critique s’y veut aussi autocritique.
La dimension territoriale de l’éducation populaire, fortement avancée l’an dernier par l’Université Populaire des Côtes d’Armor organisatrice, est affirmée aussi par certaines Universités Populaires : UCP 93 par la spécificité multiculturelle du département en région parisienne ; UP de Narbonne (dite de « Septimanie ») ; UP de l’île Maurice, qui cherche à établir des ponts entre les diverses communautés structurées de l’île.