Après un diagnostic préalable, le projet Histoires Urbaines a démarré en 2004. Il s’adresse aux jeunes, aux associations et aux autorités locales de quartiers populaires de neuf villes du monde.
« Histoires urbaines » est un projet stratégique de formation politique et à la participation citoyenne de jeunes, d’associations et de leurs autorités locales. L’objectif du projet est de contribuer à la construction d’une gouvernance locale plus inclusive et participative aux Suds et aux Nords, et qui considère les jeunes comme une ressource dans l’élaboration des politiques publiques.
Origine et montage de l’action
Depuis plusieurs années, les organisations et institutions partenaires du projet travaillent sur les problématiques issues des transformations urbaines. Un diagnostic préalable a été réalisé de mai 2003 à janvier 2004, permettant de connaître le contexte social et politique des villes et des quartiers participants, d’identifier les quartiers dans lesquels allait être réalisé le projet, le profil des jeunes etdes adultes participants, les associations locales partenaires. De plus, des études locales ont été réalisées, en utilisant les méthodologies de la Recherche-action participative et de la Cartographie sociale. Ces études réalisées de façon participative avec les populations des quartiers ont porté sur les questions des conditions de vie dans les quartiers, les relations des habitants avec leurs autorités locales et les dynamiques populaires des quartiers. Il a été également réalisé un diagnostic de genre, pouvoir et participation. Ces études ont fait l’objet d’une analyse comparative entre les neuf villes participantes et nous ont permis de construire de façon conjointe entre tous les partenaires, le projet « Histoires urbaines ».
Contexte et diagnostic
Au Nord comme au Sud, nous rencontrons des villes peuplées d’habitants déracinés, dévalorisés dans leur culture d’origine, et sans références culturelles locales ou affectives pouvant leur permettre de s’intégrer et de se protéger socialement.
Mais la société civile ne reste pas passive, au Sud et au Nord ;elle s’organise et réagit pour faire face à une situation devenue préoccupante et qui découle de la manière dont les politiques publiques sont mises en œuvre. Dans de nombreux pays, il existe en effet des expériences réussies et novatrices de régulation collective et de gestion commune des cadres de vie. Les mécanismes mis en œuvre par la société civile organisée ont parfois permis de dépasser les limites des pouvoirs publics et à ce titre et ils peuvent servir de source d’inspiration à tous ceux, qui au Nord comme au Sud, rencontrent des problèmes, notamment dans le domaine de la gestion urbaine.
De là surgit la nécessité de concevoir un partenariat nouveau entre les acteurs du Sud et du Nord, partenariat qui aurait pour objectif de mutualiser les expériences les plus significatives (développement des quartiers urbains, lutte contre le sida et la drogue, etc.). La mise en réseau des connaissances, des expériences et approches développées au Sud et au Nord, articulée avec les politiques publiques pourrait faciliter un enrichissement mutuel basé sur la culture et les différences de situations sociales. Avoir un espace commun d’échange et de réflexion entre partenaires permettrait ainsi d’apprendre mutuellement et de construire une position commune face au changement social. « Histoires urbaines » se présente comme un projet stratégique de formation politique et de formation à la participation citoyenne de jeunes de différents quartiers du monde, d’associations locales et de leurs autorités locales
Descriptif de l’action
Nous travaillons avec des jeunes, des organisations sociales et des autorités locales de neuf villes du monde :
En Europe : à Montreuil (France), à Barcelone et à Palma (Espagne)
vEn Amérique Latine : à Rio de Janeiro (Brésil), à Bogota (Colombie) et à El Alto (Bolivie)
En Afrique : à Pikine (Sénégal), à Bamako (Mali) et à Salé (Maroc)
Sur ces neuf terrains, les jeunes mènent une Recherche-Action sur les thèmes suivants, traités sous l’angle des perspectives de genre et intergénérationnelle :
Identités et trajectoires
Pouvoir et participation
Auto régulation sociale
Les équipes utilisent les mêmes méthodologies, conçues pour être des outils permettant de renforcer les populations participantes dans la construction de savoirs collectifs et d’actions suscitant le changement social. Il s’agit de la Recherche-Action participative et de la Cartographie Sociale.
Les équipes locales fonctionnent en réseau. Les jeunes et les facilitateurs échangent entre elles sur leur expérience et des thèmes de réflexion communs. Les acteurs se réunissent une fois par an dans l’une des villes participantes, afin d’analyser comparativement le processus et de planifier participativement le travail à venir.
Le projet est construit en partenariat avec :
A Montreuil : la municipalité
A Barcelone : l’association EICA
A Palma de Majorque : le syndicat CGT- Balears
A Bogota : l’ONG Enda Colombie
A Rio de Janeiro : la Coopérative d’action sociale Estructurar
A El Alto : l’ONG Enda Bolivie
A Bamako : l’ONG Enda Mali
A Salé : l’ONG Enda Maghreb
A Pikine : l’Amicale des Jeunes de Wakhinane
Financement, administration et logistique
Les équipes locales sont composées de professionnels d’organisations sociales qui travaillent en partenariat avec les associations de jeunes et d’habitants, ainsi qu’avec les autorités locales de leur ville.
La coordination internationale est assurée par l’association Quartiers du Monde. Elle anime le réseau par le biais des outils de communication et la traduction permanente des échanges, assure l’administration générale du projet, est l’interlocuteur des partenaires institutionnels, du Comité d’orientation et de suivi et du comité d’appui à la capitalisation, élabore les outils pour la mise en commun des expériences et leur analyse comparative, participe à l’organisation des rencontres des acteurs.
Les référents méthodologiques et en Perspective de genreaccompagnent les équipes dans l’application des méthodologies, préparent les documents et les différents outils de réflexion et d’analyse comparatives à partir de leurs échanges avec les équipes locales.
Le Comité d’appui à la capitalisation a été créé pour appuyer les équipes locales dans leurs processus de capitalisation. Il est composé des référents méthodologiques et thématiques du projet et de la coordination internationale.
Le Comité d’orientation et de suiviest composé des représentants des partenaires institutionnels du projet ; ce Comité est un lieu d’information, de suggestion et d’échange sur le projet. C’est un espace de participation à l’orientation générale du projet, en tant qu’acteur du réseau.
Partenaires financiers : Agence de Coopération Catalane, DIV, Fonds Majorquin de Solidarité et de Coopération, Gouvernement des Baléares, Mairie de Montreuil, Ministère des Affaires Etrangères.
Bilan et perspective
La fin du processus de Recherche-Action de « Histoires urbaines » doit aboutir à des propositions locales concrètes qui pourront donner lieu à des microprojets locaux. Ces propositions seront nourries du processus et des connaissances construites collectivement, des alliances construites avec les adultes du quartier, voire pour certains avec les autorités locales, ainsi que de la connaissance des politiques publiques. Elles constitueront une stratégie pour consolider et continuer la dynamique participative dans les quartiers initiée par les jeunes, former d’autres futurs jeunes aux techniques participatives, s’articuler avec d’autres groupes de jeunes et d’adultes qui, de la même façon, construisent dans leur quartier et dans leur ville des espaces de réflexion, de revendication pour la construction d’une gouvernance plus inclusive et des quartiers plus justes.
Contact :
Alice Carré
Responsable de projets
Courriel : alice.carre@quartiersdumonde.org