Vous êtes âgés de 18 à 30 ans et vous aimeriez mener un projet solidaire en Europe ? Être bénévole dans une association, partir en service civique ou avoir une expérience professionnelle dans l’économie sociale et solidaire ? Le corps européen de solidarité (CES) apporte une aide financière aux jeunes souhaitant s’engager pour un volontariat, un stage ou un emploi dans les organismes porteurs de projets solidaires.
A quoi sert le corps européen de solidarité ?
Le corps européen de solidarité finance des projets de solidarité portés par des organismes, publics ou privés, préalablement labellisés. Ceux-ci proposent es offres de volontariat, de stage ou d’emploi pour les jeunes qui souhaitent s’engager.
Il s’agit d’une "initiative de l’UE qui vise à donner aux jeunes la possibilité de se porter volontaire ou de travailler dans le cadre de projets organisés dans leur pays ou à l’étranger, et destinés à aider des communautés ou des personnes dans toute l’Europe", explique le site internet dédié au CES.
Dans quels projets ou activités peut-on s’engager ?
Selon la Commission européenne, les projets couvrent un "large éventail" d’activités ayant pour objectif la "préparation et la réaction à long terme aux catastrophes naturelles, de répondre à des défis sociaux tels que l’exclusion sociale, la pauvreté, les questions de santé et de démographie, ou de travailler pour l’accueil et l’intégration des réfugiés", ou encore les problématiques liées à la protection de l’environnement. Ils peuvent prendre de multiples formes :
▪Projets de sensibilisation aux enjeux environnementaux ;
▪Aide à la mise en place de services de proximité aux personnes âgées, malades et handicapées ;
▪Création d’un centre d’accueil pour les sans-abri ;
▪Animation d’activités culturelles et sportives pour enfants, aide scolaire ;
▪Rénovation urbaine ou reconstruction d’infrastructures ;
▪Aide à l’intégration de demandeurs d’asile ;
▪Activités interculturelles pour l’intégration et la lutte contre le racisme…
Volontariat, stages, emplois et projets de groupe : que propose le corps européen de solidarité ?
Le corps européen de solidarité subventionne du volontariat ou des projets professionnels (stages, emplois) à destination des jeunes de 18 à 30 ans.
▪Volontariat
Il s’agit de l’ancien Service volontaire européen (SVE), à présent absorbé par le corps européen de solidarité. Un volontariat au corps européen de solidarité peut également entrer dans le cadre du programme français de Service civique.
Les jeunes participent aux missions quotidiennes qui leur sont confiées par les organismes d’accueil pour 2 à 12 mois dans un autre pays, comme c’était le cas dans le cadre du SVE. Pour les jeunes ayant moins d’opportunités (handicap, défavorisés…), des programmes d’une durée de deux semaines à deux mois existent. Les activités de volontariat peuvent avoir lieu dans tous les États membres de l’UE (y compris le pays de résidence du bénévole), mais également certains pays partenaires : les Etats des Balkans, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, la Russie ainsi que certains pays à l’est de l’Europe et du Moyen-Orient.
L’aide financière de l’UE couvre un certain nombre de frais déployés par le volontaire bénévole : les frais de voyage (en grande partie), de logement, de nourriture, ainsi que l’argent de poche
Des missions de volontariat en groupe, composé de 10 à 40 participants originaires d’au moins deux pays, peuvent également être financées pour une période de 2 semaines à 2 mois.
Projets professionnels
Les organismes labellisés par le corps européen proposent :
Des stages. Ils durent entre 2 et 6 mois et sont renouvelables une fois. Ils doivent être à plein temps et peuvent avoir lieu soit à l’étranger, soit dans le pays de résidence.
Des emplois. Ils durent entre 3 et 12 mois dans le pays de résidence du participant ou à l’étranger.
Pour les stages et emplois, une aide financière de l’UE couvre les frais de voyage et une partie de l’installation
C’est l’organisme d’accueil ou de soutien qui distribue cette aide financière au bénéficiaire et met en œuvre les démarches pour financer l’accueil. Les conditions de travail et de rémunération sont fixées par le contrat de travail, conformément aux conditions du pays d’accueil. Les stages et emplois ne peuvent être effectués que dans un État membre de l’UE.
Projets de solidarité
Dans ce domaine, les subventions sont délivrées tout groupe d’au moins cinq jeunes de 18 à 30 ans souhaitant développer un projet qui porte les valeurs de l’UE dans une communauté locale pour une durée de 2 à 12 mois. L’aide financière de l’UE est forfaitaire et s’élève à 500€ maximum par mois. Un forfait "coaching" peut également être financé pour surmonter les étapes administratives et techniques. Contrairement aux stages et emplois, les projets de solidarité ne peuvent être développés que dans l’Etat membre de résidence des membres du groupe.
Pour un jeune, comment se porter candidat à un projet individuel ?
Le candidat qui souhaite trouver une opportunité doit pour sa part s’enregistrer sur le portail du corps européen de solidarité.
Il peut s’y inscrire dès l’âge de 17 ans mais ne peut participer à un projet qu’à partir de 18 ans. Son projet doit par ailleurs s’achever avant ses 31 ans. Le candidat doit fournir un certain nombre d’informations comme ses coordonnées, ses intérêts, ses expériences, ses compétences, les pays dans lesquels il aimerait se rendre, ainsi que ses disponibilités.
Enfin, un candidat inscrit dans le volet professionnel peut également rechercher des offres sur le portail EURES avec un filtre spécial pour le CES. Il peut également débuter son inscription à partir du site de Pôle emploi afin d’être pris en charge par un conseiller.
Quand le corps européen de solidarité a-t-il été conçu ?
Le programme est pour la première fois évoqué par Jean-Claude Juncker le 14 septembre 2016 lors de son discours sur l’état de l’Union.
"La solidarité est le ciment de notre Union" a-t-il ainsi déclaré. En rejoignant le corps, "les jeunes de toute l’Union pourront proposer leur aide là où elle sera le plus utile, pour répondre aux situations de crise", tout en "développant des compétences, [en ayant] un travail" et afin de "vivre une expérience humaine de grande valeur".
L’un des bénéficiaires français de cette première phase se nomme Franck Vilbas. Il venait d’arrêter ses études d’économie et a passé six mois en Italie, notamment auprès d’InterSoc, une filiale de l’Unicef qui visite les centres d’accueil pour mineurs isolés afin de vérifier le respect de leurs droits.
"J’ai gagné un sentiment d’humilité", explique-t-il. Ce type d’expérience "incite à devenir des citoyens engagés et plus conscients".
Alors que le corps était initialement financé par différents programmes européens existants, le règlement 2018/1475 qui instaure sa base juridique est adoptée en première lecture par le Conseil, le 27 septembre 2018, lui permettant ainsi de bénéficier de son propre budget.
Quels sont ses objectifs ?
Le but de ce programme est triple. Il permet à des jeunes, notamment parmi ceux ayant le moins d’opportunités, d’acquérir une expérience, de renforcer ou de développer de nouvelles compétences pour ainsi améliorer leur employabilité, leur autonomie ou encore leur estime de soi.
Dans le même temps, il vise à apporter de l’aide aux plus démunis et répondre à des situations difficiles tout en exprimant la solidarité de l’Union européenne.
"La solidarité éveille également l’intérêt des jeunes pour le projet européen commun", note le règlement. C’est un moyen de "reconnecter la jeunesse à l’Europe" et développer "une conscience européenne chez les jeunes", car "le sentiment d’appartenance se vit à travers des expériences", a ainsi souligné
Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation, lors du lancement du corps européen de solidarité en France.
L’objectif est que 100 000 premiers jeunes volontaires aient pu rejoindre le corps entre son lancement et l’année 2020. Un budget général de 375,6 millions d’euros est prévu pour la mise en œuvre du corps entre octobre 2018 et le 31 décembre 2020. Pour la période 2021-2027, la Commission propose d’allouer
1,26 milliard d’euros, ce qui permettrait " à environ 350 000 jeunes de participer entre 2021 et 2027".
Source :
Touteleurope.eu
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