Jeunes contre le sexisme

Publié le par Direction de la prévention et de l’action sociale (DPAS)

Mots-clés : prevention jeunesse égalité

Le 26 mai 2015, lors des 8es Rencontres des jeunes contre le sexisme, les collégiennes et les collégiens de Seine-Saint-Denis présentaient des outils de leur fabrication pour dénoncer les comportements sexistes et les violences faites aux femmes.

Dans la salle de Canal 93 à Bobigny ce jour-là il y a des filles en jupe, plein de filles en jupe. Bien qu’elles rivalisent d’élégance et de beauté, aucune n’est là pour défiler. Toutes ont quelque chose à dire. Une démarche rendue possible grâce à l’accompagnement mis en place par l’Observatoire des violences envers les femmes et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Invitées à monter sur scène, elles viennent défendre leur slam avec énergie. On est surpris d’apprendre que ces textes engagés et très féministes ont été rédigés en fait par des garçons. « Ils nous ont fait faux bond à la dernière minute. Ils étaient très loquaces sur le papier mais très timides en fait. » Donc les filles ont repris le flambeau.

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« Ces textes ont été très bien écrits. Elles avaient à tout prix envie de les dire à leur place » explique Sabrina Tayebi qui a animé ces ateliers-slam. Un travail de longue haleine qui a nécessité 20 heures d’écriture en atelier. « Ces troisièmes SEGPA manquent un peu d’aisance en français à l’écrit. Le slam, ça permet aussi de les décomplexer. »

Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, en a même profité pour faire un peu de grammaire. Elle a rappelé que « le masculin ne l’avait pas toujours emporté sur le féminin. Avant le 18e siècle, la règle de proximité permettait d’accorder l’adjectif avec le nom le plus proche dans la phrase ». Exemples ? Des garçons et des filles heureuses. Des collégiens et des collégiennes brillantes. Des femmes et des hommes engagés. « Avec la règle de proximité, on a le droit de choisir. »

Près d’une centaine d’élèves en tout, venus du Bourget, d’Epinay, de Villetaneuse, de Bondy, du Blanc-Mesnil, de Saint-Denis, de Villemomble ont participé à ces 8es Rencontres des jeunes contre le sexisme. Ces collégiennes et ces collégiens ont présenté tout ce qu’ils et elles avaient fait pour faire évoluer les mentalités par rapport au sexisme ambiant. Des vidéos à l’humour féroce, des affiches troublantes de réalisme et des slams engagés. Des outils conçus pour être transmis aux générations futures. Et on se dit qu’en huit ans justement les choses ont changé. C’est la première fois qu’on voit autant de robes habillées, de chaussures à talon, de colliers, de boucles d’oreilles, de décolletés, de dentelles, de féminité. « Elles sont hyper féminines et dans nos quartiers c’est aussi une marque de liberté, d’indépendance, d’affirmation. C’est un acte politique. Elles assument pleinement. Personne ne les a embêtées » explique Sabrina.

Et là, une affiche présentant l’évolution de la femme : bébé à 1 an, fillette à 4 ans, puis à 8 ans et finalement ado à 14 ans portant le même vêtement. Et ce texte : « C’est quoi cette tenue ? » « Notre corps évolue, c’est la vie… faisons évoluer nos mentalités » Une affiche qui résonne très fort en cette journée.

 

Isabelle Lopez


Espace de liberté

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Jihane en sixième au collège Didier-Daurat du Bourget : « Ce que j’ai aimé dans cet atelier c’est que bien qu’on soit encore dans le collège, dans une salle de classe, on avait le droit de tout dire, de s’exprimer, de se déplacer. C’est ça qui est bien. »


Vengeance maternelle

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Emma en sixième au collège Didier-Daurat du Bourget : « Je suis très contente d’avoir participé à cet atelier. Quand on m’a proposé ce projet, je n’ai pas dit oui tout de suite. J’ai demandé à ma maman d’abord qui a trouvé que c’était une bonne idée. Elle m’a raconté que quand elle était petite, on lui disait que comme elle était une fille, elle n’était rien, qu’elle devait faire le ménage, s’occuper des autres et rien d’autre. S’occuper de toutes les corvées alors que les hommes ne doivent rien faire. Elle m’a dit : « Vas-y, venge-toi de ma part... ». « Du coup ça m’a beaucoup amusée. »


Liens renforcés

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Alice en troisième au collège Eugénie-Cotton du Blanc-Mesnil : « C’était drôle parce qu’on a dû se déguiser. On s’est vues dans des situations un peu gênantes. Ce sont de bons souvenirs car, entre nous, on s’est vraiment rapprochés. Ce sont les profs d’anglais, de SVT et de musique qui nous ont poussées à faire ça. En fait, on est un groupe, on se connaît depuis longtemps, on travaille bien. Du coup, on a vite eu la motivation, boostées par notre prof d’anglais qui nous a même prêté sa garde-robe hippie. »


Sensibilisée

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Djilia en troisième au collège Eugénie-Cotton du Blanc-Mesnil : « Le sexisme est un sujet qui nous intéresse tous mais par le biais de ce projet on y a encore été plus sensibilisés. »


Vous pouvez visionner tous les clips réalisés dans le cadre de la démarche "Jeunes contre le sexisme" sur :

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