[...] Lundi 1er octobre, à l’heure du déjeuner, un large public notamment composé de jeunes et d’entrepreneurs s’était ainsi rassemblé pour écouter et questionner Adina Revol, conseillère économique à la représentation permanente de la Commission européenne (RPCE) en France.
"Moins de 30 ans, entrepreneur, oui je fonce !" pouvait-on lire sur le grand écran déployé derrière la spécialiste des financements européens venue démontrer à ces participants du salon que l’UE met en œuvre de nombreuses politiques pour soutenir l’innovation et l’entreprenariat.[..]
"On ne va pas se mentir : obtenir un financement européen est parfois compliqué", lance donc Christophe Préault, directeur de Toute l’Europe, pour introduire cette consultation citoyenne. Une dame au premier rang confirme : "il faut plusieurs mois pour se préparer à répondre à un appel d’offres". "Je vous l’accorde", reconnaîtra un peu plus tard Adina Revol : déposer son projet est effectivement "un travail de longue haleine", mais ce n’est pas infaisable. "Des millions sont distribués chaque année", fait-on observer. Et les financements de certains programmes européens pour les PME tels que COSME, couvrent 70 à 100% des coûts admissibles.
"Il faut que votre projet s’inscrive dans les priorités politiques de l’Union européenne", souligne néanmoins la représentante de la Commission, en conseillant à l’assistance de "lire les conclusions des Conseils européens". Car la Commission alloue des financements aux entreprises qui contribuent à atteindre les objectifs européens en termes d’innovation, de compétitivité ou d’ambitions sociales.[...]
Mais l’UE ne propose pas que des subventions, c’est aussi "un cadre et pas juste un tiroir-caisse", répète Adina Revol, qui se met dans la peau d’une PME française dans le secteur des cosmétiques pour dérouler les avantages que lui offre le marché intérieur. De l’euro, qui supprime les risques de change, à la nouvelle TVA intracommunautaire, qui simplifie son remboursement aux entreprises qui échangent au sein du marché intérieur. De l’Office de l’UE pour la propriété intellectuelle, qui permet de déclarer sa marque dans toute l’Europe pour 850 euros, à Erasmus pour les jeunes entrepreneurs. "Mais il faut être jeune…", remarque une personne de l’assistance. "Non, pas forcément : il faut que vous soyez un entrepreneur débutant", lui répond-on.
"Il vous faut aussi des partenaires de confiance, mais il est parfois difficile de les trouver dans les autres États membres", souligne la conseillère économique de la Commission pour évoquer le Réseau Entreprise Europe (Enterprise Europe Network – EEN). Grâce à ce réseau accessible depuis les chambres de commerce et d’industrie (CCI), "7 000 PME européennes sont mises en relation chaque mois". Une personne s’énerve : "la CCI, c’est toujours payant !" C’est souvent vrai, rétorque une employée de CCI justement présente, mais ce n’est pas le cas pour les services du réseau EEN, gratuits parce que subventionnés par l’UE.
Tant les financements européens que les avantages du marché intérieur semblent encore méconnus par certains entrepreneurs. Seules 10 personnes dans l’assistance ont déjà entendu parler du Plan Juncker, lancé par le président de la Commission pour pallier le sous-investissement dans l’UE, alors que 2 000 entreprises françaises en ont déjà bénéficié.
Pourtant, à ce genre de discussions citoyennes très ciblées qui permet à la Commission d’expliquer les politiques européennes, les entrepreneurs répondent présents et semblent désireux d’en profiter.