Durant leur dernière réunion avant les élections du mois de mai, les députés européens ont adopté à une large majorité (474 voix pour, 47 contre et 11 abstentions) l’obligation pour les camions neufs de réduire leurs émissions de CO2 de 30 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2019. Un texte qui s’applique aussi aux autocars. Cette réglementation sur les émissions de CO2 des poids lourds fait figure de première pour l’UE.
L’objectif de ce texte est de diminuer l’impact des poids lourds sur le changement climatique, étant donné que 6 % des émissions de CO2 dans l’UE sont dues aux poids lourds et 27 % à l’ensemble du trafic routier, selon la Commission européenne.
Le règlement établit également un système de ’super-crédits’ pour récompenser jusqu’en 2025 les constructeurs qui optent pour des technologies plus innovantes. De plus, la Commission européenne sera tenue dès 2022 de proposer des objectifs de baisse des émissions de gaz carbonique post-2030.
Les camions sont donc "la dernière cible des tentatives visant à réduire radicalement les émissions des véhicules et à forcer l’industrie automobile à s’éloigner des combustibles fossiles en raison des préoccupations croissantes concernant le réchauffement planétaire et la pollution atmosphérique".
Les objectifs ont néanmoins été revus à la baisse par rapport à ceux qui avaient été précédemment proposés par le Parlement. En novembre, les eurodéputés s’étaient prononcés pour fixer la réduction des émissions à 35 %, "tandis que le rapporteur du projet législatif, l’écologiste néerlandais Bas Eickhout, prônait 40 % pour ’atteindre les objectifs de l’accord de Paris’ (sur le réchauffement climatique)".
En revanche, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea), s’est mobilisée avant l’adoption du texte afin de peser sur ses ambitions. En défendant notamment qu’il était plus compliqué d’électrifier les camions que les automobiles, particulièrement pour le transport longue distance.
D’une autre part, la mesure est saluée par les ONG environnementales qui estiment toutefois que le texte ne va pas encore assez loin. L’organisation Transport&Environment, spécialisée dans la pollution automobile, considère ainsi que ces mesures "sont loin d’être suffisantes pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris".
Source : Toute l’Europe