Alors que l’épidémie ralentit ou reflue dans la plupart des Etats membres de l’Union européenne, les gouvernements des 27 ont engagé des plans de déconfinement
progressifs et différents d’un pays à l’autre. Tous doivent néanmoins composer avec les mêmes enjeux : concilier l’impératif sanitaire et la relance d’une
économie à l’arrêt depuis le mois de mars.
Dans certains pays européens, les restaurants ont rouvert tout en appliquant les mesures de distanciation sociale et d’hygiènes nécessaires pour éviter
une recrudescence de l’épidémie.
Depuis l’apparition du virus en Chine en fin d’année dernière, le regard européen sur le coronavirus a radicalement changé. Alors que les premiers cas de Covid-19 se sont déclarés fin janvier en Europe, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, une agence de l’Union européenne, n’y recensait que 275 cas un mois plus tard. Le 15 juin, la barre des 1 400 000 cas et des 170 000 morts a été dépassée, des chiffres qui donnent la mesure de l’ampleur de la pandémie sur le continent.
A la date du 15 juin, l’Italie reste le pays de l’Union européenne où le virus a fait le plus de victimes, avec 34 345 morts, devant la France, qui déplore 29 410 décès, et l’Espagne (27 136). Pays le plus peuplé d’Europe, l’Allemagne a quant à elle largement amorti le choc épidémique avec 8 804 morts, un
chiffre inférieur à celui constaté en Belgique (9 661). Hors UE, le Royaume-Uni est devenu le pays le plus touché en Europe, avec 41 783 victimes. (Source : université Johns Hopkins)
Face à cette pandémie, les dirigeants des 27 Etats membres ont pris des mesures plus ou moins drastiques. Premier pays touché massivement par le Covid-19, l’Italie a confiné sa population le 9 mars au soir. La plupart des 26 autres Etats membres lui ont progressivement emboîté le pas, adoptant des politiques de distanciation sociale, de fermeture des commerces non-essentiels et de verrouillage des frontières, destinées à limiter la circulation du virus. L’Espagne a mis en place le confinement le plus radical du continent, en interdisant notamment toute sortie aux enfants jusqu’au 26 avril.
A l’inverse, la Suède a quant à elle adopté la politique la moins restrictive d’Europe. Le gouvernement a en effet prôné la stratégie de l’immunité collective,
selon laquelle la circulation du virus permet l’immunisation d’une majorité de la population et rendrait donc par là-même la maladie inoffensive.
La France a pour sa part décrété le confinement de sa population le 17 mars. Il est progressivement levé depuis le 11 mai, tandis que ses frontières avec les pays hors espace Schengen resteront fermées jusqu’au 1er juillet au moins, la libre circulation a été rétablie à ses frontières intérieures pour les ressortissants de l’espace Schengen le 15 juin. Une étude de l’Imperial College de Londres,
portant sur 11 pays européens dont la France, estime que 3,2 millions de décès ont pu être évités grâce aux politiques de confinement mises en place sur ces territoires.
Néanmoins, face au plafonnement ou au recul de l’épidémie constaté depuis fin avril dans la plupart des Etats membres, les gouvernements européens ont entamé un lent processus de déconfinement de leurs sociétés et de leurs économies. Les premières mesures allant dans ce sens ont été prises par la République
tchèque qui, dès le 9 avril, a autorisé certains commerces à reprendre leur activité. La dynamique s’est accélérée le 4 mai, date à laquelle de nombreux
Etats membres dont l’Espagne, l’Italie, la Grèce ou encore le Portugal ont levé certaines des mesures d’exception qu’ils avaient instaurées. Face à la
récession sans précédent que la paralysie de l’économie devrait provoquer - le FMI et la Commission européenne prévoient une chute du PIB de l’UE variant de 7,1 à 7,4% pour 2020 - tous les gouvernements ont élaboré des plans de relance nationaux d’ampleur. Le tout pour un montant total estimé par la Fondation Robert Schuman à 2 450 milliards d’euros, soit plus de 15% du PIB de l’Union. A partir du mois de juin, les Etats européens ont également commencé à lever les restrictions
qu’ils avaient imposées à leurs frontières, ouvrant la voie à un retour à la normale progressif - mais en ordre dispersé - de la libre circulation dans l’espace Schengen.
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Quatre mois après l’apparition de l’épidémie en Europe, les exécutifs des 27 tentent donc de composer avec deux impératifs. D’une part, éviter une deuxième
vague épidémique et préserver la santé des populations qu’ils gouvernent. De l’autre, limiter les dégâts causés par la crise, qui fait craindre une augmentation sans précédent du chômage et l’émergence d’une crise sociale d’ampleur en Europe.
Si l’enjeu est le même pour tous les Etats, la variété des situations nationales amène les dirigeants à privilégier des stratégies qui diffèrent d’un pays à l’autre. Pour bien comprendre comment chacun appréhende cette première sortie de crise, Toute l’Europe a identifié trois périodes distinctes au cours
desquelles les Etats ont initié leurs premières mesures de déconfinement.
Avril : pays d’Europe centrale et du Nord
Parmi les premiers pays à avoir relâché les mesures de confinement, on retrouve exclusivement des Etats d’Europe centrale et du Nord. Les premiers comptent parmi ceux qui ont très rapidement mis en place les mesures les plus drastiques face au Covid-19, limitant ainsi la vague de contaminations et s’offrant la possibilité d’alléger les mesures un peu plus tôt que la moyenne du continent. Ce contexte moins défavorable a également été rendu possible par le fait que l’épidémie s’est propagée plus tardivement dans ces pays, leur laissant le temps d’organiser une réponse sanitaire plus efficace.
La République tchèque est à ce titre un exemple frappant. Alors que l’Italie avait déjà confiné sa population depuis trois jours, le 12 mars, le gouvernement a décrété l’état d’urgence avant d’enregistrer sa première victime du Covid-19. Le pays a également été le premier parmi les 27 à prendre des mesures de déconfinement. Dès le 9 avril, il a en effet autorisé les magasins de construction, de cycles, d’informatique et de réparation à reprendre leur activité.
Il a poursuivi en ce sens en permettant aux commerces, services publics et institutions de rouvrir. La République tchèque a également mis en place une politique poussée de dépistage de sa population, avec 9,3 tests réalisés pour 1 000 habitants. Malgré une légère recrudescence de l’épidémie, elle a encore accentué son retour à la normale en autorisant les rassemblements allant jusqu’à 500 personnes. Elle a également autorisé progressivement les ressortissants de plusieurs pays de l’espace Schengen à pénétrer sur son territoire : les Slovaques le 4 juin, les Autrichiens, les Allemands et les Hongrois le 5, puis les Croates le 8. Le 15 juin, une vingtaine d’autres nationalités ont pu en faire de même, mais avec des quotas limités.
L’Autriche, la Slovaquie, la Slovénie et la Pologne présentent sensiblement le même profil et ont également entamé le déconfinement progressif de leurs économies et de leurs sociétés. Plus d’un mois et demi après la réouverture de milliers de petits commerces en Autriche, le gouvernement ne constate aucune recrudescence de l’épidémie. Il a également rouvert toutes ses frontières, à l’exception de celle avec l’Italie. L’autre avantage de ce déconfinement accéléré est économique : selon les prévisions de la Commission européenne, la Pologne est par exemple le pays de l’UE dont l’économie va le moins souffrir de la crise du Covid-19, avec une prévision de récession de "seulement" 4,3% du PIB en 2020 (contre 8,2% pour la France). Elle devrait organiser son élection présidentielle le 28 juin prochain.
Les pays d’Europe du Nord comptent également parmi les premiers à avoir mis en place des mesures de déconfinement. Plus libéraux que leurs voisins d’Europe centrale, ils ont néanmoins réussi à amortir le choc épidémique, comptant notamment sur l’autodiscipline de leurs citoyens. Le Danemark est ainsi le premier pays d’Europe à avoir rouvert ses crèches ainsi que ses écoles maternelles et primaires le 15 avril. Un mois plus tard, le 15 mai, le pays a également enregistré sa première journée sans déplorer de mort du Covid-19.
Fédéralisme oblige, le cas de l’Allemagne est plus nuancé, les Länder ayant pris des décisions assez différentes selon les territoires, répondant toutes à la même logique : celle du maintien de la distanciation sociale (sans contrainte) jusqu’au 29 juin. Néanmoins, la même tendance se dessine : une réouverture de certains commerces dès le 20 avril, et une certaine liberté laissée aux citoyens durant la période de confinement. Les parcs ont rouvert, et dans certains Länder comme la Saxe-Anhalt, il a été rapidement possible de se réunir entre amis sous un même toit (à moins de cinq personnes). En parallèle, les terrasses ont rouvert, le championnat de football a également repris, et les ressortissants de l’espace Schengen peuvent à nouveau pénétrer sans restriction sur le territoire depuis le 15 juin.
Ces décisions ont parfois suscité des critiques de l’opposition, accusant le gouvernement de favoriser l’émergence d’une "deuxième vague" épidémique, tout en provoquant également des manifestations de citoyens réclamant une levée plus rapide des restrictions. A la mi-mai, deux nouveaux foyers ont fait leur apparition sur le territoire allemand : l’un à Greiz, commune de 20 000 habitants situées dans le centre du pays, et l’autre à Coesfeld, en Rhénanie du Nord-Westphalie, où 100 salariés d’une usine de transformation de viande ont été contaminés. Entre le 9 et le 11 mai, le taux de transmission du virus est repassé au-dessus de 1, seuil indiquant qu’une personne contaminée infecte en moyenne au moins une autre personne. Avant de redescendre à un niveau moins inquiétant.
4 mai : pays latins et baltes
Le 4 mai est une date charnière dans le processus de déconfinement européen. Ce jour-là, de nombreux pays du pourtour méditerranéen et deux des pays baltes ont rouvert certains de leurs commerces et institutions.
Certains comptent parmi les plus touchés par la pandémie de Covid-19, comme l’Italie. Si les premiers assouplissements y ont été décrétés dès le 14 avril, 4,4 millions de salariés italiens ont repris le chemin du travail le 4 mai. Le même jour, les bars et restaurants ont été autorisés à assurer la vente à emporter, selon un plan graduel de déconfinement conçu en cinq étapes. Les mesures de confinement très strictes ont été adoucies, plus progressivement que dans les pays du premier groupe. Depuis le 3 juin, le gouvernement a néanmoins autorisé les déplacements d’une région à une autre, puis annoncé l’entrée dans la dernière phase du déconfinement à compter du 15 juin. Très préoccupé par la relance du secteur touristique, il a également autorisé le retour des touristes de l’espace Schengen dès le 3 juin.
Même chose en Espagne, où les enfants ont été contraints au confinement total jusqu’au 26 avril. En raison de la décentralisation, le déconfinement espagnol est très variable d’une province à l’autre, les régions les moins touchées par l’épidémie comme les Baléares ou les Canaries ayant autorisé la réouverture des bars et restaurants (avec capacité d’accueil limitée à 30% de leur potentiel) dès le 4 mai. Le 11 mai, la moitié du territoire espagnol a à son tour bénéficié de mesures de déconfinement. Plusieurs villes du centre du pays, comme Saragosse ou Séville, ainsi que le littoral atlantique, de la Galice au Pays Basque, ont vu les règles s’assouplir. Madrid et Barcelone, les deux villes les plus touchées par l’épidémie, mais aussi Valence, Grenade et Malaga, ont en revanche dû attendre le 25 mai pour bénéficier des premières mesures d’assouplissement. Depuis le 15 mai, les étrangers arrivant sur le sol espagnol sont soumis à une période de quatorzaine jusqu’au 21 juin, date à laquelle les touristes étrangers pourront à nouveau pénétrer sur le territoire. La frontière terrestre avec le Portugal restera néanmoins soumise à des restrictions jusqu’au 1er juillet.
Dernier pays à déplorer son premier mort à cause du coronavirus, Malte a également décrété le début du déconfinement le 4 mai. Chypre et la Grèce ont enclenché leur plan de déconfinement au même moment, la Grèce restant très attentive à la problématique épidémique dans les camps de migrants (ces derniers sont
soumis à des restrictions de déplacement jusqu’au 21 juin).
Chypre est pour sa part devenu le premier pays à annoncer qu’il allait recourir au Mécanisme européen de stabilité pour relancer son économie. Au même titre que l’Italie ou l’Espagne, la Grèce fait face à un enjeu estival de taille : la sauvegarde du secteur touristique, qui représente 20% du PIB du pays (contre 10% en moyenne dans l’UE). Pour ce faire, elle a d’ores et déjà rouvert l’accès à ses plages les 15 et 16 mai, l’accès à l’Acropole le 18 mai et compte accueillir des vacanciers à partir du 15 juin. La pays a également autorisé les petits commerces, les bars, les restaurants et les ferries à reprendre leur activité. La Croatie a aussi entamé son déconfinement le 4 mai, tout comme la Hongrie. Pour la plupart de ces pays, la problématique de la reprise de l’activité touristique reste centrale, leurs économies étant très tournées vers ce secteur. C’est aussi le cas pour le Portugal, qui a autorisé les hôtels et les centres commerciaux à rouvrir leurs portes le 4 mai.
La Lettonie et la Lituanie ont également opté pour un timing similaire. Le gouvernement letton a pris un peu d’avance en autorisant les commerces non-alimentaires à reprendre leur activité le 29 avril, tandis que ses voisins lituaniens sont autorisés à quitter le pays depuis le 4 mai. A noter qu’en Lituanie, le gouvernement autorise les bars, cafés et restaurants à servir, mais uniquement en terrasse. Aux côtés de l’Estonie, ces deux pays ont recréé un espace de libre circulation balte le 15 mai, avant d’accueillir à nouveau tous les ressortissants de pays membres de l’espace Schengen le 15 juin.
Enfin, le Luxembourg a rouvert ses écoles le 4 mai, et l’ensemble des commerçants ont repris le travail le 11. De même, en Belgique, le déconfinement progressif a été engagé le 4 mai. Le pays, qui présente un taux de mortalité due au Covid-19 particulièrement élevé, poursuit néanmoins la réouverture de ses commerces et de ses bars. Le gouvernement a également autorisé certaines classes de l’équivalent des collèges et lycées à rouvrir de manière progressive. Les crèches et les maternelles ont rouvert leurs portes le 2 juin, les écoles primaires le 8.
Depuis le 11 mai : Bulgarie, Estonie, Finlande, France, Irlande, Roumanie
Six Etats ont fixé leur déconfinement ou se sont contentés de relâchements mineurs des mesures de distanciation sociale à une date ultérieure au 4 mai.
Ils présentent des profils très divers, de la France, l’un des pays les plus touchés par l’épidémie, à l’Estonie, relativement épargnée (65 morts recensés seulement), en passant par la Finlande. On peut néanmoins distinguer deux profils de pays réunis dans ce groupe, avec d’un côté deux pays d’Europe de l’Est ayant pris des mesures très strictes pour juguler la pandémie. La Bulgarie a en effet un temps fermé entièrement l’accès à sa capitale, Sofia. Elle a néanmoins passé un accord pour faciliter le passage à ses frontières pour les ressortissants de l’espace Schengen et pour les Serbes, et rouvert ses bars, restaurants et lieux culturels depuis le 1er juin. La Roumanie, qui imposait quant à elle une quarantaine très stricte à tous ses ressortissants de l’étranger arrivant sur son territoire, a entamé son déconfinement le 15 mai.
Le déconfinement en France
La France a autorisé les magasins de bricolage et de jardinage à reprendre leur activité à la fin du mois d’avril. Elle a ensuite mis en place un plan de déconfinement très progressif et territorialisé qui est entré en vigueur le 11 mai, et dont la deuxième phase a été activée le 2 juin. Le gouvernement a instauré un "état d’urgence sanitaire" prolongé jusqu’au 10 juillet.
Trois catégories de départements ont été créées, une verte - pour les moins touchés par l’épidémie - où le confinement est levé plus rapidement, et deux autres orange et rouge, où les mesures sont maintenues plus longtemps. Depuis le 28 mai, la quasi-totalité du territoire est classée vert, avec une faible
circulation du virus. Seules la Guyane et Mayotte restent en orange, car la circulation y est plus active. Un temps classée orange elle aussi, l’Île-de-France est passée en zone verte le 15 juin. Le retour à l’école de tous les écoliers a été annoncé pour le 22 juin. Les restaurants sont ouverts en zone verte
depuis le 2 juin, limité en zone orange aux terrasses.
Les crèches ainsi que les écoles maternelles et primaires rouvrent progressivement depuis le 11 mai. Depuis le 18 mai, mais seulement dans les départements classés "vert" où la circulation du virus est très faible, la réouverture des écoles primaires et des collèges a été engagée. Elle a été étendue à l’ensemble des établissements du territoire le 2 juin, date à laquelle les lycées ont également rouvert progressivement. Le même jour, le gouvernement a également lancé son application pour tracer les filières infectieuses, StopCovid.
Depuis le 11 mai, il est possible d’emprunter les transports en commun muni d’un masque (obligatoire à partir de 11 ans) et de se déplacer sans attestation. Le 2 juin, la limitation des déplacements à un rayon de 100 km autour de son domicile a été levée.
Les restrictions aux frontières françaises avec les pays européen ont été levées le 15 juin. Les frontières extérieures de l’espace Schengen devraient rester fermées jusqu’au 1er juillet.
Enfin, le gouvernement a annoncé que le second tour des élections municipales se tiendrait le 28 juin prochain.
A l’exception de la France, de la Roumanie et de la Bulgarie, les autres Etats à engager tardivement le déconfinement comptent parmi ceux qui avaient pris les mesures les moins strictes face à la pandémie. En Finlande par exemple, les rassemblements de moins de 10 personnes sont autorisés malgré le confinement. Les crèches et écoles ont repris le 13 mai, les cafés et les bars ont suivi le 1er juin. Les Pays-Bas, partisans du "confinement intelligent", ont laissé ouverts tous les commerces où une distance de sécurité d’un mètre 50 pouvait être observée. Les écoles primaires ont rouvert le 11 mai. Enfin l’Irlande, qui s’était contentée d’un simple appel à rester chez soi à la population, permet aux citoyens de se réunir à cinq à et de se déplacer dans un rayon de 20 kilomètres autour de leur domicile. Elle a engagé tardivement son déconfinement le 18 mai en autorisant les centres commerciaux, les bibliothèques, les magasins informatiques ou encore les entreprises de BTP à reprendre leur activité. Le Premier ministre Leo Varadkar a néanmoins affirmé que la réouverture des écoles était "la décision la plus dangereuse qui soit" en l’état actuel des choses et fixe la levée des dernières mesures de confinement au 29 juin.
Le cas particulier de la Suède
Seul pays de l’Union à avoir maintenu une stratégie d’immunité collective depuis que la pandémie s’est déclarée (les Pays-Bas l’avaient adoptée à l’origine mais l’ont infléchie pour prôner le "confinement intelligent"), la Suède n’est donc pas confrontée à la même problématique de déconfinement. Les seules mesures adoptées limitent les rassemblements à moins de 50 personnes et appellent les citoyens à l’autodiscipline, notamment pour les plus de 70 ans, particulièrement encouragées à s’isoler. Pour le reste, les voyages hors du pays sont interdits jusqu’au 15 juin.
La Suède reste le pays nordique le plus touché par la maladie avec 4 562 morts, loin devant la Finlande, la Norvège ou le Danemark. Ses voisins, qui rouvrent peu à peu leurs frontières, ont d’ailleurs maintenu des restrictions pour les ressortissants suédois.
Source :
Toute L’europe