Portrait de la biodiversité
Découvrez la carte d’identité « biodiversité », en chiffres, de la Seine-Saint-Denis. Pour comprendre en quoi le Département joue un rôle majeur en matière de connaissance et de préservation de la biodiversité commune et plus rare…
Un département riche en biodiversité : quelques chiffres
Le département accueille une grande partie de la biodiversité régionale. Il abrite plus de 50% de la flore, des libellules et des oiseaux nicheurs d’Île-de-France et environ 40% des orthoptères (criquets, sauterelles et grillons) de la région. Depuis 10 ans, 236 espèces protégées (au niveau national ou régional) ont pu être recensées en Seine-Saint-Denis.
15 parcs et forêts du département ont été intégrés dans le réseau européen Natura 2000 en 2006, pour la préservation de 12 oiseaux protégés en Europe. Un suivi régulier des populations de ces espèces permet au Département d’évaluer leur état de santé.
Par exemple, le Blongios nain – le plus petit héron d’Europe –, dont le nombre de couples nicheurs se situe entre 500 et 800 à l’échelle nationale (15 à 30 en Île-de-France), est extrêmement menacé. En Seine-Saint-Denis, on compte en moyenne 3 couples et 6 jeunes par an, soit de 10 à 20% des effectifs régionaux. Le département joue donc un rôle majeur dans la préservation de cette espèce, qui niche de façon régulière dans 2 parcs du département : au parc Georges-Valbon depuis 1992 et au parc du Sausset depuis 2011. Enfin au parc de la Haute-Île, on observe depuis 3 à 4 ans des jeunes en recherche de territoire.
Des observateurs motivés… depuis plusieurs siècles !
Cela fait plus de 500 ans que des naturalistes s’intéressent à la biodiversité présente en Seine-Saint-Denis. Ils y ont dénombré près de 4 526 espèces, ce qui correspond à plus de 310 000 observations. Ce n’est cependant que depuis le début du 21e siècle que le rythme des observations s’est accéléré, grâce notamment à la création de l’ODBU.
Depuis 2014, 2 344 espèces ont été observées dans le département. En moyenne, toujours depuis 2014, l’effort d’observation permet d’acquérir chaque année 13 100 nouvelles observations sur 1050 espèces. La biodiversité du territoire bénéficie donc d’un suivi important et régulier, grâce à la participation d’un grand nombre de naturalistes. Près de 400 observateurs (ou groupe d’observateurs) ont participé à l’enrichissement de la connaissance de la nature du département. La démarche Observ’acteur invitant les habitants à participer à l’enrichissement de la connaissance sur la biodiversité a été renforcée ces dernières années et cet effort semble aujourd’hui porter ses fruits. On assiste à une augmentation continue de la participation du grand public à l’alimentation de la base de données de l’ODBU. Aujourd’hui, il y a près de 250 observ’acteurs de la biodiversité en Seine-Saint-Denis et environ 50 personnes actives en termes d’observations à l’année.
Portrait de la biodiversité en Seine-Saint-Denis
Zoom sur les communes de la Seine-Saint-Denis (panorama des données, 2014)
Notre base de données
L’observatoire a pour mission première de mutualiser les données d’observation de la faune, de la flore et de la fonge, produites sur le département dans une base de données géolocalisée, afin de suivre l’évolution de la nature en ville.
Une base de données construite collectivement
La base de données sur le patrimoine naturel de la Seine-Saint-Denis comptabilise aujourd’hui plus de 310 000 données. Si l’ODBU en est le gestionnaire, de nombreux partenaires participent à son enrichissement, dont, en tout premier lieu, les associations naturalistes (Corif, LPO, ONF, OPIE) et les organismes de recherche. Mais les collectivités territoriales, les bureaux d’étude et les citoyens – de plus en plus nombreux, grâce au réseau Observ’acteur– sont également d’importants contributeurs !
Il s’agit d’un outil de connaissance remarquable construit collectivement et qui constitue un support d’analyse et de diagnostic pour de nombreuses études scientifiques, mais également pour des études d’impact, de faisabilité, pour des aménagements futurs…
Partager la connaissance : une des missions de l’ODBU
Fort de cette connaissance mutualisée, l’Observatoire répond chaque année à de nombreuses sollicitations adressées par des structures privées, des associations et des collectivités territoriales, mais également par des particuliers qui représentent à eux seuls un tiers de ces demandes. En 2018, environ 20 extractions ont été réalisées depuis la base de données départementale, pour connaître les espèces présentes et recensées sur une zone géographique donnée.
Toutes ces informations accumulées permettent d’ailleurs à l’Observatoire de réaliser régulièrement des fiches synthétiques sur l’état de la biodiversité par commune. Elles sont consultables ci-dessous.
Tableau de versement des données
Recensement des espèces par commune (40 communes)
Dans les ressources de cet article, vous trouverez quelques outils pour participer à l’enrichissement de la connaissance sur la biodiversité ! Si vous souhaitez une analyse plus fine de la base de données, vous pouvez contacter l’ODBU : odbu@seinesaintdenis.fr
Nos partenariats scientifiques
Depuis 13 ans, l’ODBU s’appuie sur son partenariat privilégié avec le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et le Conservatoire botanique du Bassin parisien (CBNBP) pour développer des études scientifiques sur le territoire de la Seine-Saint-Denis.
Enrichir les connaissances, proposer des outils innovants
Ce partenariat permet à l’ODBU d’améliorer ses connaissances mais aussi de développer de nouveaux outils d’aide à la décision et à la gestion du patrimoine vivant de la Seine-Saint-Denis. C’est aussi une autre façon de penser les projets, avec, en amont, un cadrage scientifique et un suivi plus rigoureux.
Les travaux réalisés portent principalement sur les sciences de la conservation, afin de pouvoir étudier la dynamique des populations de la faune et de la flore du département. Cependant, d’autres disciplines sont également abordées, notamment en sciences humaines et sociales (anthropologie et psychologie de la conservation), pour comprendre, par exemple, comment (re)connecter l’Homme à la nature, ou encore l’influence de la présence de biodiversités sur le bien-être des habitants.
L’ensemble des études scientifiques approuvées est disponible ici. Vous pourrez lire, entre autres, les dernières publications du CBNBP et du MNHN. Bonne lecture !
Focus sur les projets de recherche 2018
La thèse sur l’écologie du lapin lancée en 2016 s’est enfin finalisée et a été soutenue en juin 2019. Nos félicitations à Léo Martin, le doctorant !
Co-encadrée par Romain Julliard, directeur du CESCO (Centre d’écologie et de sciences de la conservation, MNHN), Julie Marmet, du même laboratoire, et Frédérique Chlous, professeure au Muséum national d’Histoire naturelle, elle propose de nouvelles pistes de gestion du lapin dans les parcs départementaux.
Ces 3 années de ce doctorat, consacrées à l’étude de l’écologie du lapin en milieu urbain, avec comme terres d’expérimentations les parcs départementaux, a permis de trouver de modifier la perception du lapin dans les parcs départementaux et d’adapter les pratiques de gestion. L’ODBU va poursuivre ce travail et s’appuyer sur les pistes proposées pour proposer une gestion des populations du Lapin de garenne en adéquation avec les enjeux de conservation de l’espèce.