Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’évènement en rediffusion sur le site du Département, ainsi que le diagnostic territorial et sa vidéo de synthèse, réalisés par le LAB3S et Terralim.
Les tables rondes ont été l’occasion de rendre visibles des dynamiques de coopération qui existent d’ores et déjà sur le territoire et de mettre en lumière les enjeux prioritaires de ce PAT, que le Département souhaite co-construire avec les collectivités, acteurs de l’ESS et habitant·e·s qui œuvrent quotidiennement pour impulser la transition alimentaire en Seine-Saint-Denis. Retour en fresques sur ces échanges, sublimés par le travail de Prête-moi tes yeux.
- Le diagnostic alimentaire du LAB3S et de Terralim
Analyse qualitative et quantitative des freins et leviers à disposition du territoire pour amorcer sa transition alimentaire, le diagnostic réalisé par le LAB3S et Terralim est un outil précieux pour créer des synergies entre acteurs sur la base de faits objectivés. La diversité des données récoltées et analysées (pratiques alimentaires, enjeux et dynamiques du territoire, typologie d’acteurs, place de la production alimentaire et de l’aide alimentaire,..)
N’hésitez pas à consulter, en complément de ce diagnostic, les études réalisées par les étudiant·e·s hébergé·e·s par le LAB3S, qui apportent un éclairage de terrain sur les pratiques alimentaires et culturales des séquano-dionysien·ne·s.
- La Seine-Saint-Denis mobilisée pour transformer notre système alimentaire
Intervenant.e.s :
Brice Paccard, Maraîcher et co-fondateur du Potager du Grand Paname
Benjamin Masure, Directeur d’APPUI et fondateur du PTCE Resto Passerelle
Mireille Alphonse, Maire-adjointe de Montreuil en charge de la démocratie alimentaire
Soutien à l’installation en agriculture urbaine, logistique et participation citoyenne : autant de sujets transverses qui ont illustré les leviers dont disposent les collectivités pour alimenter et amplifier les dynamiques de transition alimentaire sur leur territoire.
Sur le plan de la production a été soulignée la pertinence de l’accompagnement technique d’ores et déjà fourni par le Département. Des pistes restent à explorer sur la manière dont le PAT pourrait servir à apporter un soutien financier (quid d’une déclinaison locale de la PAC ?) et administratif aux petits producteurs, afin de compléter l’offre de soutien et renforcer la désirabilité de l’installation en agriculture urbaine. A cela s’ajoutent des enjeux de formation et de fléchage des offres d’insertion vers les métiers de l’alimentation, sujet plus amplement abordé au cours de la seconde table ronde.
Du point de vue de la logistique ; le PTCE Resto passerelle, qui réunit 21 acteurs de la restauration durable et inclusive, démontre l’importance de consolider des réseaux d’acteurs permettant une optimisation des moyens de stockage et de livraison afin, d’une part, de pérenniser des initiatives n’ayant pas accès à la logistique (dont beaucoup ont été créée pendant la pandémie pour subvenir aux besoins des séquano-dionysien·ne·s), et, d’autre part, réduire l’impact écologique de la logistique alimentaire et favorisant la mutualisation, et les moyens de transports décarbonés.
Enfin, les Etats Généraux de l’Alimentation menés par la Ville de Montreuil complètent le diagnostic alimentaire de par la richesse des témoignages recueillis, qui mettent notamment en relief la forte sensibilisation de la population aux enjeux alimentaires, mais aussi la multi-dimensionnalisé des freins à l’accès à une alimentation durable chez les habitant·e·s les plus précarisé·e·s : inaccessibilité géographique (carence d’offre, réseau de transports publics sous-développé), sociale (inégalités d’accès à l’information et à la sensibilisation) et financière.
Face à l’ampleur de ces défis d’ordre tant opérationnels que prospectifs, le PAT sert d’ores et déjà à tisser des liens et animer un réseau d’acteurs en reliant les collectivités, structures de l’ESS et habitant·e·s de Seine-Saint-Denis
- Vers une nouvelle culture de l’alimentation : besoins et opportunités
Intervenant·e·s :
Louise Fourquet, Présidente et co-fondatrice de Baluchon
Pierre Morandini, Chargé de mission développement durable à Paris Terre d’Envol
Stéphane Blanchet, Maire de Sevran et vice-président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis
Cette table ronde a mis en lumière plusieurs axes de coopération : tout d’abord sur le foncier, sujet large et complexe qui pourrait faire l’objet, dans les prochains mois, d’un groupe de travail opérationnel entre collectivités afin de fixer une stratégie territoriale cohérente de préservation et de valorisation du foncier, notamment afin d’y développer l’agriculture urbaine et traduire le volontarisme politique à travers les réglementation (PLUi, PCAET) sur lesquelles EPT et communes ont une marge de manœuvre. Pour les acteurs de l’ESS et les habitants, la mise à disposition de foncier, de bâti et de matériel est également centrale pour alimenter les forces vives qui font de la Seine-Saint-Denis un terreau d’innovation en matière de transition alimentaire. L’exemple de Baluchon et de son implantation à Romainville est à cet égard inspirant et encourage à l’essaimage de dispositifs stimulant l’implantation d’acteurs, et ce notamment au sein des Quartiers Prioritaires de la Ville. Enfin, la formation aux métiers agricoles et aux métiers de l’alimentation représente un véritable gisement d’insertion et d’épanouissement professionnel dans des filières peu visibles (production agricole, transformation, logistique). Cette volonté de valoriser et de former aux métiers de l’alimentation durable s’incarne notamment à travers le Lycée Agricole de Sevran en septembre 2022, qui vient supplanter un projet initial de vague artificielle. Ces leviers pour encourager l’installation en agriculture grâce aux leviers de la formation et de la facilitation de l’accès au foncier sont renforcés par le travail de valorisation et de "visibilisation" des filières d’ores et déjà réalisé par le Made In Seine-Saint-Denis.